martes, 5 de mayo de 2020

Pain suprasubstantiel - pain quotidien



"Lorsque'il (Bernhard de Clairvaux) visite le convent du Paraclet, communauté de moniales dont l'abesse est HELOÏSE, l'abbé de Clairvaux constate, au cours de la liturgie, que le Pater est récité en dissant:  "Donnez-nous aujourd'hui notre pain suprasubstantiel."; il s'en étonne et regrette que ne soit pas utilisée la formule de "pain quotidien", généralement adoptée par l'Eglise. ABÉLARD, qui avait organisé la vie au Paraclet selon la Règle bénédictine, averti de sa remarque, écrit à BERNARD que, dans la Vulgate:

"La version de Matthieu lui a paru préférable à celle de Luc, parce que le premier avait appris le Pater de la bouche de Jésus-Christ, tandis que le second ne pouvait la tenir que de Paul, qui lui-même n'avait pas entendre le Sauveur."

(ABÉLARD: Oevres, II, 5)

C'est un fait qu´à la même époque et, vraisablablement, bien avant, les Cathares emploient déjà l'expression "pain suprasubstantiel", mais celle-ci n'a rien "d'herétique", même au sens le plus romain; elle est conforme, au contraire, à la tradition originelle censée remonter a JESUS, mais BERNARD est irrité par son usage, simplement parce qu'elle se réfère à une manière de sacrament, purement spirituel, entre le fidèle et le monde invisible qui échappe aux autorités terrestres contrôlant le "pain quotidien"."

(José Dupré, "Catharisme et Chrétienté. La pensée dualiste dans le destin de l'Europe.")



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